The world – Une histoire d’albums photos

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Quand ma famille et moi sommes venus vivre en France, nous ne pensions pas que cela allait durer longtemps. Nous imaginions que nous allions rentrer chez nous très vite. Nous avons emporté peu de choses, des vêtements, des livres, des affaires pour un continent en plein hiver, et nos albums photos… Certains ont disparus. D’autres ont résisté à tout. Quand je les regarde, je vois beaucoup plus que des photos, je vois des aventures drôles, folles, incroyables, faites par des gens qui n’avaient pas peur de vivre. Je vois les soirée élégantes que mes parents passaient dans les années 50, des traversées en paquebots sur le premier Queen Elizabeth, des voyages autour du monde, lents, sans connections… L’âge d’or du voyage. Je vois les bars d’hôtels à Rio où on servait les concoctions les plus invraisemblables (ne me demandez pas les ingrédients), une publicité pour l’institut Butantan de Sao Paulo promettant de voir les sinistres serpents mussurana dévorer des jararacas plus effroyables encore. Je vois l’Amérique du Sud quand peu de gens savaient où cela se trouvait, des menus de restaurants célèbres, des dessins, des notes à la main, en anglais et en espagnol… Je vois tout ce qui fait ma famille. Beaucoup d’histoires, beaucoup de rires, beaucoup de choses vues et faites que personne ne peut nous prendre. Qui m’ont réchauffé le cœur quand ma vie me semblait sombre et froide.

Certaines personnes font des albums, d’autres gardent leurs photos dans des boîtes, d’autres les accumulent dans leurs ordinateurs (à notre époque qui ne nous oblige plus à attendre qu’elles soient développées sur papier) et ne les regardent jamais. Les nôtres sont encore là, dans nos albums, après 60 ans, et maintenant, c’est ma nièce Joy qui les regarde. Voilà comment les histoires continuent…

The world – A story of photograph albums

When I came to live in France with my familly, we didn’t think that we would stay forever. We rather thought that we would go home quite soon. We brought the usual things; clothes for the European winter, some books, and the photo albums… Some have vanished, most have stood up to the passage of time. When l turn their pages l see much more than just photographs. I see adventures: some curious, others funny, also a bit crazy, with people who embraced life to the fullest. I see my parents at elegant dinner parties in the 1950s. . . crossing the seas on the great liners, on the 1st Queen Elizabeth, travels around the world without haste or connections to catch. The golden age of travel. I see the chic cocktail lounges of hotels in Rio, where they served the most outlandish concoctions (don’t ask me for the ingredients), an ad for the Butantan Institute in Sao Paulo, promising the spectacle of sinister mussuranas serpents devouring the even more repulsive jararacas. I see parts of South America that many people could not place, menus from famous restaurants, some sketches, scribbled annotations in English, in Spanish… I see all which makes my family. So many stories, anecdotes, gaiety, so many things seen and done, that no one can take away from us. All of this has warmed my heart when life seemed dark and cold.

Some people fill albums, some keep their photos in shoe boxes, others accumulate them on their computers. Ours are all there in their albums, going back 60 years or more and now, my niece Joy browses through them. That’ s how stories keep going on…

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