Suède, Gotland, où dormir – Furillen, hors de tout

Les hôtels, je veux qu’ils m’étonnent. Sinon, je suis aussi bien chez moi devant ma télé. Cela peut venir de tout, d’un rien. J’aime qu’ils me racontent un pays, me donnent une idée des habitudes, de la culture, de la vie des gens. Et je fuis le design systématique, fait pour attirer le maximum de clients ! Sauf qu’ici le design est partout. Dans la mer, les arbres, dans les meubles, les décors. C’est peut-être pour ça qu’il ne pèse pas ? On ne le sent pas réfléchis, ni travaillé pour plaire. C’est comme s’il était là depuis toujours, parfaitement intégré au paysage, aux gens, pas inventé pour faire bien, ou vendre plus. Je voulais un hôtel qui résume bien ça. Cette manière de vivre qui colle parfaitement à son époque et en même temps à la nature simple et vraie.

Avec fabriken, j’ai été servie ! (Fabriken Furillen). C’est une usine grise au milieu d’une carrière désaffectée dans péninsule de Furillen (tout au nord de Gotland). En plus, il fallait faire un peu de route en rase campagne. J’ai foncé ! Parce qu’on en apprend toujours beaucoup sur un pays en faisant de la route. On regarde autour de soi et on voit vite si l’endroit est soigné, si les gens que l’on rencontre ont l’air d’être bien dans leur peau ou s’ils vous aboient dessus à la moindre question. Vous voyez ce que je veux dire ? On s’arrête pour prendre de l’essence, et on a déjà de bonnes informations. Ici, tout respire une belle harmonie et l’aisance sans complications.

Au début, y a un grand moment de doute. S’il fait mauvais, alors là, c’est carrément l’angoisse. Après, on s’y fait. Le propriétaire est photographe de mode et en avait assez de courir le monde. Il cherchait un endroit où vivre en famille en continuant à travailler. D’où l’esthétisme, le sens des lumières, les matériaux élégants faits pour imprimer l’objectif. Des noirs, blancs, des gris. Une chaîne Bang&Olufsen dans un coin. Un home cinéma dans un autre. Des livres de photo ici. Un restaurant sobre et bon. Et plein d’espace et de béton. Pas le genre d’endroit où on passerait des mois (d’ailleurs je crois que l’hôtel n’est ouvert qu’une partie de l’année justement), mais pour un grand week-end, c’est à voir. En plus, la nature autour est incroyable, et de là, on va partout. Isolé, oui, mais pas débranché du monde. Plutôt très branché au monde, même.

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