Chine, Shanghai – Trois rencontres

Je me suis assise dans l’avion du retour, j’ai bouclé ma ceinture, et en regardant par la fenêtre, j’ai pensé à cette semaine et aux gens qui avaient croisés ma vie, à ceux qui m’avaient donné une idée de leur pays. J’ai repensé aux conversations, aux fous rires, aux interrogations, à ce que l’on choisit de voir ou non, et à ce que l’on choisit de vous montrer. A ce qui reste et ce qui marque, finalement. J’ai repensé à…

Hung Huang, qui m’a montré la Chine d’une femme tout à la fois femme de presse, blogueuse, éditrice, animatrice de show télévisés… Cette Chine qui va à 2000 à l’heure, en faisant le lien entre le pays d’hier et celui de demain. Sa mère a apprit l’anglais à Mao et son grand-père a créé le premier magazine chinois. Elle tient un microblog suivi par quelques 3 millions de personnes, qui est devenu la vitrine de la Chine contemporaine. Elle a fait ses études aux Etats-Unis, à Vassar, écrit sur son pays dans le New-York Times, dit ce qu’elle pense. Elle fait le pont entre l’occident et l’orient, entre le monde du passé et celui qui nous attend.

Ou Ning, artiste, écrivain, organisateur d’expositions, de festivals, directeur d’un magazine littéraire, poète, entre autre … Le rêve et le pragmatisme mêlés avec énergie et humour. Nous dinions ensemble et je lui ai demandé ce qu’il faisait en ce moment. Il a sorti de sa poche la brochure du festival de la photo de Yixian qu’il a créé et qui a lieu chaque année dans la province de l’Anhui, à l’Est, en pleine campagne chinoise. Il y fait venir des artistes et des intellectuels qui font tout le trajet depuis Beijin pour travailler dans des fermes et des bâtiments datant de l’ère Ming, créant ainsi un lien entre la Chine de la campagne et celle de la ville, entre la Chine encore rurale et celle des gratte ciels, dans des paysages tous proches des villages de Xidi et Hongcun, classés patrimoine de l’UNESCO.

Enfin, il y a eu mon guide de 22 ans, avec qui j’ai passé des moments très drôles, en sillonnant Shanghai d’un coin à l’autre – qui fait ses études en Angleterre, et m’a montré la Chine qu’il voulait que je voie ou qu’il croyait que je voulais voir. Celle des belles boutiques de Tian Zi Fang, des restaurants parfaits pour les étrangers, installés dans de beaux bâtiments anciens rénovés, des spa où on pratique encore des soins traditionnels chinois (don’t try this at home !). La Chine historique qu’il pense que les visiteurs viennent chercher, lui qui fait ses études à l’étranger, qui vit déjà dans le monde de demain.

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