Santa Fe, Indian Market

J’avais très envie de voir le célèbre marché d’art indien (http://www.swaia.org/). 1200 artistes de plus de 100 tribus reconnues, qui montrent leur travail depuis presque un siècle… J’adore ce genre de rassemblements, aux Etats-Unis particulièrement. Les mélanges sont fantastiques. L’histoire du pays permet les amalgames les plus insensés. Et ici, c’est l’occasion d’attraper un peu de l’esprit des native américains, puisque c’est le mot employé. J’imaginais un grand bordel sympa, un peu kitch. Je n’y étais pas du tout. Du kitch, il y en a. Mais il y a surtout des pièces uniques splendides (il faut venir tôt car elles partent vite) et en plus, c’est admirablement organisé.

Les tribus exposent leurs œuvres au marché depuis 1922 exactement. L’argenterie travaillée à la main est une merveille. Personnellement, j’ai un grand faible pour les sublimes poteries noires et blanche d’Acoma, le «peuple du rocher blanc » en langue keres. Un pueblo à environ 2h de Santa Fe, habité depuis le XII e siècle. C’est dit-on le plus ancien village d’Amérique du Nord habité en continu. Leur travail est une beauté. Sobre, élégant. Tout en simplicité. Ce jour là, le soleil régnait. La bonne humeur aussi. Quelle ambiance ! De celles qui ont disparues dans beaucoup de parties du monde depuis des lustres. Pas de bousculade, des gens polis, pas pressés, contents de discuter, de perdre du temps. On sentait la joie des visiteurs venus de tous les coins du monde pour passer un bon moment. Des visiteurs de tous gabarits, de toutes espèces, des jeunes, des moins jeunes, des qui seraient en maisons de retraite en Europe, des plus burinés que Keith Richards. Aussi toniques et ravis que les marchands. Et de la mode, des efforts, des looks ahurissants, des couleurs, comme si on avait secoué un arbre et que tout était tombé en vrac. Une vraie bénédiction dans notre monde envahi de « made in China », de Starbucks, et autres répétitions à la chaine ! Surtout avec des marchands comme Eileen Rosetta, d’une grande modestie sur le stand de son mari Jeremy, artiste de San Domingo Pueblo.

A retrouver sur Raincloud Silver et en vidéo sur YouTube.

    

    

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New-Mexico/Alaska, pour la beauté du voyage

 

Je suis une old-fashion girl. J’aime les voyages pour la beauté du moment. J’aime le voyages comme les faisaient mes parents, les grands voyageurs d’hier, Peter Fleming, le parfait travel-writer, qui avait toujours un air d’être déjà ailleurs. Qui est parti en Amazonie après avoir seulement lu une petite annonce dans le Times. J’adore ses livres A story to tell, A Forgotten Journey, One’s Company (tous sur Amazon). Son allure. Si moderne. Sa classe folle, avec cette pointe de je m’en foutisme naturelle et bien élevée si typiquement britannique. Son attitude est déjà un voyage vous ne trouvez pas ? On ne dirait jamais que cette la photo date des années 30.
Les voyages devraient être comme ça. Toujours un peu désordonnés. Sexy, élégants, avec les manches retroussées et un sourire qui dit tout.
Au départ mon idée était d’aller à Santa Fe. Une fois là, j’ai pensé, pourquoi ne pas aller encore plus au nord ? D’état en état, jusqu’en Alaska, into the wild ? J’avais envie de voir. De vivre l’expérience. De faire comme si je répondais à une petite annonce dans le Times !

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Santa Fe via Turquoise trail

Oubliez la highway et prenez la turquoise trail historique qui relie Albuquerque à Santa Fe. On se traîne un peu mais de toute façon la vitesse est généralement limitée à 55 miles /90 km, alors… C’est la route des chercheurs d’or, d’argent, de zinc, de turquoises (vers 1800). Un chapelet de villes minières plus ternes que le sable et miraculeusement revenues à la vie, de formations géologiques inouïes, à un mètre de la route. En m’avançant à peine, j’aurais pu les toucher. C’est autre chose que de tracer sur une voie rapide sans intérêt. A un moment, la route croise la 66 d’Easy Rider. La liberté monte à la tête. La couleur du ciel aussi. Ce serait criminel de rater ces paysages, ces sensations, cette dimension. Cette odeur même, de terre dure et de vieilles souches qui s’imagine plus qu’elle ne se respire. Comme dit D.H. Lawrence (1885-1930), à propos du nouveau Mexique où il vécut (chez Mabel Dodge-j’y reviendrai) « quelque chose se tut dans mon âme et se mit à l’écoute »…

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