Albuquerque, chez Tammy

Au départ, ce devait n’être qu’une halte avant de filer sur Santa Fe. C’est toujours une halte avant de filer sur Santa Fe mais il y a Tammy et son B&B et je ne voulais pas l’oublier en route. Alors voilà. Albuquerque (se dit Alboukerki) c’est la capitale du Nouveau Mexique. La ville du premier laboratoire Microsoft de Bill Gates et Paul Allen. L’inspiration de la chanson Albuquerque, sur l’album très sombre de Neil Young Tonight’s the Night qui respire les plaines et les déserts…
Pour le reste, on va résumer par : centre ville introuvable (s’il y en a un ?- une habitude typiquement américaine), avenues immenses, charme zéro, pas un chien qui traîne après six heures du soir, immeubles modernes qui semblent avoir poussés dans la nuit et quartier historique sur trois rues vaguement hispanisantes…
Mais il y a Tammy et son Mauger B&B ! A dix minutes du vieux quartier. La maison est inscrite dans le registre des Historic Places. Elle fut construite en 1897 pour Maude Talbot, la fille d’un bistrotier local, Les Mauger de Boston l’achetèrent en 1907 pour $4.350. Quand Mr Mauger mourut, Mrs Mauger alla vivre ailleurs… Maintenant, c’est Tammy qui s’en occupe. Une jolie blonde du Colorado venue vivre là avec son mari. Le mari est partit. Elle a gardé le B&B. Elle dit qu’Albuquerque est bien plus calme que le Colorado. Beaucoup plus sympathique aussi. Comme on atterrit à Albuquerque, autant passer la nuit dans un endroit comme ça, unique, inspiré, qui n’est pas du temps perdu, avant de reprendre la route, non ?

Mauger B&B

                   

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Nature, départs, et prochain livre

D’où je viens, on vit dans la nature. Il n’y a presque pas de grandes villes. On est forcément directement dehors. Géographiquement déjà, on donne dans les extrêmes. En Patagonie, quand le vent souffle, on ne parle pas de « brise «. La moindre « brise » souffle à 90 km heure ! Il se passe toujours quelque chose et en général, c’est du brutal. J’avais envie de célébrer ça. D’être chez moi, mais ailleurs. Vous me suivez ? Avec des récits aux quatre coins de la terre, des histoires, des gens croisés, des artistes aimés, comme toujours dans mes livres, Jim Harrison, Alexander Calder, Georgia O’Keeffe, Malcolm Lowry, en Asie, en France, en Italie, aux Maldives, au Canada, au Maroc… Une sorte d’éloge à la nature. Avec aussi des hôtels fantastiques, de tous les styles, qui la préservent partout sur le globe. Bientôt il va falloir penser aux vacances… Moi, je pense à tous ces gens, ces lumières, ces endroits où on peut se réfugier quand les choses dérapent. Où je repars quand je veux rien qu’en fermant les yeux.

[Photo Julio Piatti – www.juliopiatti.com/]

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Un autre genre de voyage

«Alors, ça marche ? »

« On verra ».

Voilà la seule réponse que j’ai eue pendant des mois. Mon mari venait de créer son association humanitaire. Rien n’était sûr. Il n’avait pas l’intention de se réjouir d’avance.

Tout a commencé quand je l’accompagnais en missions pour Médecins du Monde. Il y a eu le Bénin, le Rwanda après le génocide, le Cambodge, à Battambang, une région infestée de mines. Il est aussi parti opérer en Ethiopie pendant la guerre de l’Erythrée, dans un hôpital russe d’Addis-Abeba. Un jour, il a prit quelques heures pour aller visiter Lalibela et ses fantastiques temples creusés dans la roche. Quand il est arrivé, le peu de gens qui étaient là n’avaient pas vus un blanc depuis quinze ou vingt ans.

Au Cambodge, nous partagions une maison avec des démineurs américains. Des types de 20, 25 ans, toujours souriants, qui partaient travailler comme on va au bureau. Nous étions sidérés par leur sang-froid, leur détachement même. On disait que 10 millions de mines étaient enfouies dans le pays. A Battambang, à Along Veng, autour des fabuleux temples d’Angkor … Plus de mines que d’habitants. Pour compléter le tableau, elles étaient de toutes sortes, ce qui fait qu’ils avaient plus de chances encore d’y laisser leur peau.

Peu à peu, l’idée lui est venue. Et si au lieu de partir sans cesse il offrait une formation chirurgicale, ici, à Paris ?

L’idée, tout le monde la trouvait excellente. Mais pour la mettre en place, c’était une autre histoire ! On n’imagine pas comme c’est long et fastidieux de créer une association (loi de1901) quand on n’a pas l’habitude. C’est carrément un autre métier. En plus, il y avait les opérations de tous les jours, le temps qui n’est pas extensible… Je ne sais ni comment ni quand tout s’est assemblé, mais un jour, tout a prit forme, le premier chirurgien était là.

L’association Chirurgie Plus existe maintenant depuis deux ans. Chaque mois, Bertrand reçoit un nouveau chirurgien d’un pays défavorisé, organise son planning avec sa secrétaire Véronique, le loge à Paris dans un studio prêté par un ami, contacte les patrons des grands services parisiens pour qu’il puisse apprendre ce qui l’intéresse. C’est pratique, rapide, immédiatement efficace. A ce jour, l’association a accueilli une vingtaine de chirurgiens.

Il va sans dire que sans le logement mis à disposition, ce ne serait pas possible. Sans les chirurgiens parisiens qui reçoivent leurs confrères, non plus ; Sans nos amis, la famille, tous ceux qui ont répondus tout de suite, qui ont compris que c’était à ce moment précis qu’il fallait être là, évidemment non plus. Nous avons eu des aides de gens riches, de gens modestes, de gens qui ne nous connaissaient pas une heure avant. On était ahuris.

Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que je vous donnerai des nouvelles de l’ACP de temps en temps. Alors à bientôt !

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