Italie – Rome, au détour d’une rue

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J’ai passé une grande partie de ma vie dans une maison ancienne, entourée d’objets qui ont vécu, alors j’aime ce qui est ancien et raconte une histoire. C’est rassurant de savoir que certaines choses ne bougent pas, et même qu’elles s’améliorent avec l’âge. Et cela concerne les gens comme les lieux. Rome – et l’Italie en général – est un des rares endroits au monde où le vieux peut être sublime et où le temps qui passe est un élément positif. Vous voyez souvent des gens âgés splendides. Les rues anciennes ont une ambiance incroyable. Les murs délabrés et les enseignes des boutiques donnent l’impression de ne pas avoir bougé en plusieurs décennies (et c’est vrai), les couleurs sont fanées, les façades décrépites, les stores décolorés, mais au lieu d’être sinistre comme dans d’autres pays, c’est élégant et cela donne un côté incroyablement humain. On sent que les gens aiment ces endroits comme ils sont, et qu’à moins que le toit ne leur tombe pas sur la tête, ils n’ont pas l’intention de changer quoi que ce soit. C’est une sorte de rébellion que je trouve vraiment réjouissante à une époque où les gens sont obsédés par le neuf.

J’étais à Rome le week-end dernier pour fêter l’anniversaire d’une amie et j’ai passé les deux jours à marcher. Rome est faite pour ça. Oubliez les musées. Les musées, c’est bien quand il fait froid ou que le ciel est gris. Quand il fait beau, la vie romaine est dehors – en tout cas, pour moi – dans les cafés, sur les places, dans les ruelles, partout où on peut voir les gens, les vieilles boutiques avec leurs enseignes sans âge, si pures, si simples, en fait si modernes. Je pourrais passer des heures à imaginer les histoires qui doivent se passer derrière ces vieilles portes à quelques mètres seulement des magasins de luxe. A chaque fois, je me dis que c’est un miracle que le pays ait réussi à faire cohabiter si parfaitement les époques en ne détruisant pas ce qui rend vraiment une chose unique, le charme. Ici, il suffit d’une lumière ou d’une ombre pour créer un moment sublime, à la fois incroyablement gai et incroyablement nostalgique. Comment font ces italiens ? Mystère. En tout cas, c’est ce que j’aime ici, et aussi dans la vie et dans les voyages en général.

Ce que je préfère, c’est aller à la Piazza di Spagna au Trastevere en passant par Campo de’ Fiori. Une pizza à Il Forno, un cappuccino au Caffè della Pace ou au Sant Eustachio, des fettuccine à la truffe au ristorante Santa Lucia sur une divine petite place proche de la Piazza Navona. Et un petit déjeuner au Caffè Greco. La dernière fois, nos amis italiens nous ont emmenés à la Fontana dell’Acqua Paola où a été tournée La Grande Belleza, à l’église San Luigi dei Francesi où on peut voir les plus beaux Caravaggio qui soient. Le soir, nous sommes tous allés dîner à Da Pietro, une vraie hostaria romaine. Beaucoup de plats (tous délicieux), beaucoup de bruit, l’inimitable ambiance italienne… C’était formidable.

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Italy – Rome, at a street corner

I spent most of my life in an old house, surrounded by things that had lived, so l like what is ancient and has a story to tell. It is reassuring to know that some things don’t change, and even improve with age. And that applies to people as much as to places. Rome – and Italy in general – is one of the rare places in the world where the old is a positive element. You often see splendid old people. The ancient streets have an incredible atmosphere. The dilapidated walls and shop signs give the impression of not having changed for decades (which is true), the colors are faded, the frontages are decrepit and the awnings discolored, but instead of being sinister, as in other countries, here there is elegance and an incredibly human touch. You feel that people love these things and places just as they are, and as long as the roof doesn’t fall on their heads, they have no intention of changing anything at all. It is a kind of rebellion that I find really cheering in an era when people are obsessed with the new.

I was in Rome last weekend for a friend’s birthday celebration and spent the two days walking. Rome is ideal for that. Forget the museums. Museums are fine when it is cold and when the sky is grey. When the sun shines, Roman life is outdoors – at least for me – in cafés, squares, alleyways, in every place where you can see people, the old shops with their ageless signs, so genuine, so simple, so modern in fact. I could spend hours imagining what has happened behind those old doors only a few meters from the designer boutiques. Each time l say to myself that it is a miracle that the country has succeeded in combining all the epochs so perfectly without destroying what makes it unique – charm. Here it needs only a shaft of light or a shadow to create a sublime moment, both incredibly happy and nostalgic. How do the ltalians do it? Big mystery. In any case, that’s what l like here, and also in life, and in travelling in general.

What l prefer is to go from Piazza di Spagna to Trastevere, passing by the Campo de’ Fiori. A pizza at Il Forno, a cappuccino at Caffè della Pace or Sant’ Eustacchio, fettuccine with truffles at the ristorante Santa Lucia on a heavenly little square near the Piazza Navona. And breakfast at the Caffè Greco. Last time I was there, Italian friends took us to the Acqua Paola fountain where « La Grande Belleza » was filmed and to the church San Luigi dei Francesi where you can see the most beautiful Caravaggios. And dinner for all was at Da Pietro, a true Roman hostaria. A lot of dishes (the food was SO good), a lot of noise, the irreproducible Italian atmosphere… It was great.

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