Engadine – Un grand week-end d’air pur et de paix

Parfois, on a une envie folle d’être dans un endroit où on peut admirer le paysage, respirer l’air pur… et avoir la paix ! Je pense souvent aux mots de Robert Louis Stevenson « Le dehors guérit ». Rien de plus vrai. Une belle et grande marche en montagne (ou ailleurs), l’air piquant qui secoue les neurones, quelques jours de tranquillité sans lire les journaux, ni rien savoir de rien, et on y voit plus clair. Pas forcément loin. Pas forcément un voyage compliqué. Seulement un endroit où on n’a pas à se battre, où on peut se laisser aller, prendre son temps, où on a la paix. Je pars quelques jours en Suisse, dans la vallée de l’Engadine. Alors à tout de suite, ou presque…

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National Geographic behind the scenes

J’ai toujours rêvé d’être un aventurier. Les cheveux en désordre et une barbe de trois jours, un vieux jean, un vieux T-shirt, et sur les bras, des tatouages compliqués. Il part le matin et ne sait pas où il va atterrir. Il sait piloter tout ce qui vole et peut pagayer pendant des mois sur les rivières les plus démontées. Il connaît tous les sentiers d’Amazonie, ne s’affole jamais, peut discuter avec n’importe qui, n’importe où, et dans n’importe quelle langue, est capable de partir en expédition sur les traces d’un explorateur disparu juste parce qu’il a lu une annonce dans le Times, comme Peter Fleming. Et bien sûr, il est photographe ou écrivain pour National Geographic.

Il y a douze ans, quand je suis entrée dans le bureau du rédacteur en chef François Marot, c’était pour un projet beaucoup plus sérieux, pour lui proposer un reportage sur Médecins du Monde au Rwanda, mais, au fond, ce qui comptait c’était la couverture jaune, faire partie de la légende, remonter ses manches et plonger dans l’aventure.
A l’époque, les bureaux de NG étaient au 90 rue de Courcelles, près du parc Monceau. Magdalena Herrera, l’Art Director franco-cubaine, sélectionnait les clichés des plus grands photographes du monde revenus du Népal ou Manille. Le bureau de François croulait sous les papiers, les images, les idées de couvertures et de reportages. Chaque seconde, quelqu’un venait frapper, entrait ou sortait, allait prendre un café et revenait défendre son projet. Je le revois, fumant sa pipe, fichtrement calme, au milieu de ce capharnaüm. Peut-être ais-je tendance à enjoliver, mais je ne crois pas. Un univers extraordinaire s’ouvrait pour celui ou celle qui débarquait là pour la première fois.
Le message était clair : « tu entres ici dans un espace mythique », et ce jour là, je voulais coûte que coûte en faire partie. Il y a eu le Rwanda, le Chili, des choses terribles et des choses belles. Et toutes les histoires racontées par d’autres. Les reportages qui vous vrillent le ventre. Les photos capables de mettre à nu le tréfonds de l’être humain. Tous ces paysages magnifiques, cette nature dévoilée en majesté, cette conviction aussi, qui invite à comprendre et à préserver la planète. Tout ce qui fait que ce ne sont pas que des mots, que des images plates, plaquées sur un papier.
Combien de magazines font autant rêver ? Collent d’aussi près à l’univers, aux canyons, aux jungles, à la furie de notre temps, aux évènements qui font notre monde ? Combien ont raconté les conflits, les immenses et minuscules merveilles de notre terre, sans hystérie, sans sentimentalité ni exagération, et continuent à faire rêver toutes les générations ? Et où, à notre époque, trouve t-on encore une pareille légende, un tel esprit d’aventure, une pareille histoire ? J’y pensais l’autre jour en arrivant dans les nouveaux bureaux de NG. J’ai croisé Magda, toujours belle et passionnée. François avait son bureau croulant de papiers comme avant, de couvertures jaunes qui sentaient bon l’aventure. Ne manquait plus que l’odeur du café.

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Ce qui compte vraiment

L’autre jour une amie a apprit qu’elle avait une maladie grave. Cela m’a fait réfléchir à ce qui compte vraiment dans la vie. Et comme tout est fragile. Comme tout peut basculer n’importe quand, et rend chaque seconde plus précieuse encore. Que reste t-il quand on se retourne ? Qu’est ce qui peut apaiser, soutenir, donner assez de ressort pour repartir même quand tout semble fini ? On dit que l’énergie personnelle est d’une importance capitale dans ces cas là. Mais où la chercher ? Et ceux qui ont des moments grands et beaux sur lesquels s’appuyer, sont-ils mieux armés ? Je le crois.

Quand j’étais enfant, je voyais les albums photos de mes parents comme des grandes plages de légèreté. Que ce devait être bien de voyager loin, d’être libre, de voir tous ces gens, de faire toutes ces rencontres, d’aller dans tous ces pays ! Aujourd’hui, je les vois comme un rocher indestructible auquel s’agripper. Chaque image est une chose faite, un rêve réalisé. On a voulu voir ça, on a voulu aller là, on a voulu entrer en contact avec ces gens au bout du monde, découvrir tous ce pays, cela ne s’est pas fait par hasard mais par envie, par ouverture d’esprit, par curiosité. Tous les voyages n’ont pas été des vacances, tous n’ont pas été légers, mais tous renvoient une force, une envie de voir et de vivre. En les regardant, je me dis que je ne peux pas faire moins. Je ne peux pas être moins curieuse, moins passionnée, moins intéressée par l’univers qui nous entoure. Quand je me retournerai, je veux pouvoir me dire que j’ai bien vécu, que j’ai vu, que j’ai attrapé autant de grands moments que possible, que si je dois me battre, c’est pour quelque chose qui vaut la peine, et que si cela s’arrête, je peux aller en paix.

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