Wyoming, où dormir, the Hideout

150.000 hectares. Très grand.

C’est l’un des plus vastes et anciens ranchs de la région. A une demie seconde de Shell. J’avais pianoté un bon moment sur google avant de trouver le genre de ranch que je voulais. Je cherchais autre chose qu’un hôtel. Pas un endroit affilié à une chaîne. Pas un cliché trendy. Un vrai ranch, où les gens travaillent, où dès l’arrivée, on sent l’histoire, la passion, l’effort, sans manières, ni faux effets.

Un endroit exactement comme le Hideout. A la fois un ranch pour les hôtes et la maison de famille de David et Paula Flitner (ils l’ont ouvert aux visiteurs en 1992). Maintenant dirigé par leur neveu et nièce, Peter et Marijn.

Marijn nous attendait sous le porche avec des italiens fraichement arrivés aussi. Il fallait voir son sourire ! Son visage, rayonnant, tranquillement ouvert. Croyez moi, cela n’arrive pas tous les jours un accueil pareil. Et !es italiens ! Ah, ça, pas en reste non plus question joie de vivre et spontanéité. C’est bien simple, en une image tout était dit.

Ici, on se lève tôt et on prend le petit déjeuner ensemble en organisant la journée. On vit la vie du ranch, on prend plaisir à des détails, on part monter à cheval dans le décor fabuleux des Bigh Horn Mountains, les déserts de Trapper Creek, les rochers parsemés de fossiles, d’obélisques, de palais, de minarets…

On sillonne la région. On prend le temps de voir le monde. On comprend ce que les gens aiment ici. On accompagne le bétail d’un pâturage à l’autre, en bénissant ciel d’avoir de bonnes bottes (que j’ai finalement achetées).

Ici, on dîne ensemble. C’est joyeux et léger. Cette semaine là, il y avait des hollandais, des allemands, des italiens, des américains, des amis de passage, de la famille… Les assiettes déboulaient de la cuisine comme un fête. Les conversations faisaient des bonds entre les plats. La grande salle à manger débordait de chaleur et de clarté. On finissait par se demander pourquoi dans les villes les relations entre les gens étaient devenues si compliquées.

Ici, on se couche tôt. Lessivés. Un soir, j’ai imaginé les gens attendant le bus, marchant dans les rues, pestant contre les embouteillages, et j’ai souris en me voyant, prenant mes notes et n’attendant que le matin, dans ce ranch démentiel au fin fond du Wyoming.

The Hideout

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Wyoming, western real soul

A une heure de route depuis l’aéroport de Cody, voilà Shell. Cinquante habitants, un bureau de poste, une rue, une épicerie, et si vous faites quelques kilomètres de trop, les Big Horn mountains criblées de fossiles datant de millions d’années. Pas besoin de carte, pas de grande ville proche, liaisons téléphoniques… aléatoires. Et avant d’arriver, le vide, complet, total, sur des dizaines de kilomètres. On dit que c’est l’état le moins peuplé des Etats-Unis.

C’est aussi la terre de nombreux écrivains de polars (comme Craig Johnson qui lui, habite dans une bourgade de 26 âmes-publié en français aux Ed.Gallmeister), de cow-boys qui quittent rarement leurs chapeaux, de personnages comme Chris LeDoux, chanteur de country, champion de rodéo, sculpteur, originaire de Cheyenne, qui en parlant de ses chansons résumait bien le lieu, mélange de « western soul, de sage brush blues, cowboy folk et rodeo rock n’roll ».

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Green trip & fashion story

Photo Julio Piatti - www.juliopiatti.com

Quand j’étais enfant, nous vivions à la campagne, isolés du monde. Le village le plus proche était à plusieurs kilomètres. Santiago, à une heure de route. Je ne connaissais ni buildings, ni immeubles, ni avenues, ni métro. Je pouvais passer des heures à chercher une araignée dans les montagnes. Je frappais le sol, et au bout d’un moment, elle sortait. Une belle mygale toute duveteuse, que je faisais courir sur mon bras.

Mes parents avaient l’habitude de partir à cheval dans la Cordillera de la Côte, à 1400 mètres d’altitude. Ils prenaient des fusils de chasse pour se protéger des pumas, et aussi de la viande séchée, des biscuits, du pain de la ferme qui durait plusieurs jours, mettaient tout dans des paniers, et traversaient la Cordillera par un passage étroit, réservé habituellement aux bêtes. La montée n’était pas facile, mais une fois en haut, on avait une vue fantastique sur la vallée et les forêts de sapins. Ils passaient par des cavernes où durant la journée, se cachaient toutes sortes d’animaux aujourd’hui en voie d’extinction, croisaient des troupeaux de bœufs et de moutons sauvages. Les forêts regorgeaient aussi de perroquets choroy, une espèce endémique du Chili. Ils en ramenaient d’ailleurs souvent à la maison, mais les bestioles étaient si odieuses et si difficiles à apprivoiser, que nous finissions par les relâcher. Quand ils étaient à moitié de chemin, qu’il y avait de l’eau proche et que la vue paraissait la plus belle, ils installaient leurs tentes dans la forêt et faisaient un feu pour éloigner les pumas. De là, on voyait toute la vallée centrale. Des aigles passaient au-dessus de leurs tentes jusque tard le soir et de grands condors se promenaient dans le ciel comme s’ils faisaient une simple balade. J’y pense souvent quand on me parle de protection de la nature. Une question qui ne se posait pas en ce temps là. On ne trouvait pas de papiers par terre, pas de mégots, pas de canettes vides. On se baignait dans les rivières. C’était simple. Comme cela devrait toujours l’être. C’est un peu comme une belle chemise blanche à laquelle on tient. On voit ce beau tissu bien net et propre, et on n’a aucune envie de le tâcher. On espère même le garder le plus longtemps possible exactement tel qu’il est.

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